Avec la déculottée financière de Yendi, les locaux de l’ancienne quincaillerie Rieben, à la Grand-Rue, sont plus vides que le cerveau de stars d’émissions de télé-réalité. Mais ça va changer: dès janvier, des livres habilleront un volume que la faillite de Yendi a mis à nu: Payot qui reprend La Librairie de Sylviane Friederich, s’y installera. C’est l’occasion de rappeler ce qu’était une quincaillerie que la famille Rieben a exploitée jusqu’à fin 1995.
«On n’a jamais dit non à un client», confiait Francis Monney qui a travaillé chez Rieben dès 1951 et qui a dirigé la quincaillerie de 1986 à fin 1995. Le propos dit la qualité du service à la clientèle qu’offrait cette quincaillerie où l’on pouvait aussi bien acheter un seul clou que des tonnes d’acier.
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Après avoir travaillé en association, Émile Rieben avait repris le commerce en nom propre en 1920. Il l’a dirigé jusque son décès en 1948. La quincaillerie devint alors la propriété de ses filles, Jacqueline Ansermet-Rieben et Juliette Rieben. Celle-ci s’est beaucoup investie dans un commerce dont elle a assumé la direction avant de la transmettre à Francis Monney. C’est d’ailleurs la retraite de Francis Monney (qui fut président du Conseil communal de Morges) qui avait conduit la famille Rieben à fermer la dernière quincaillerie morgienne (Celle de Charles Gachet avait fermée en été 1979). La quincaillerie a cependant subsisté quelques années encore puisqu’au dernier moment des repreneurs (la famille Marabotto) s’étaient présentés. Ils ont rapidement centralisé les activités à la rue de la Petite-Caroline à Tolochenaz. Depuis la société a cessé ses activités.
Évoquer la Quincaillerie Rieben, c’est aussi rappeler le souvenir de Juliette. Cette élégante demoiselle, très vieille France, était née en 1916. Elle avait fréquenté le Collège secondaire et était demeurée très proche de cette institution en qualité de vice-présidente de l’Association des anciens élèves. Dès 1934, la maladie de son père l’avait amenée à venir travailler dans la quincaillerie familiale. «Dès lors, elle avait consacré sa vie à ce commerce », constatait Francis Monney. Si elle s’occupait plus particulièrement de la partie administrative, elle n’hésitait pas servir le client.
Son intérêt pour les affaires professionnelles firent de Juliette Rieben un membre assidu de l’Union romande du commerce de l’acier dont elle était la seule femme et de l’Association des quincailliers suisses. Femme cultivée, Juliette Rieben s’intéressa aux arts. Elle a fait profiter de ses libéralités le Musée Forel. Elle est décédée le 23 avril 1987.
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