Qui de Ignazio Cassis, Pierre Maudet ou Isabelle Moret viendra succéder à Didier Burkhalter au Conseil fédéral? Mercredi matin, le suspens fut de courte durée vu qu’il n’a fallu que deux tours à Ignazio Cassis pour être élu. Il a en effet récolté 125 voix, obtenant ainsi la majorité absolue, alors que le Genevois Pierre Maudet et Isabelle Moret ont dû se contenter respectivement de 90 et 28 voix.
À Yens, où une trentaine de personnes étaient présentes, le succès du candidat tessinois a été accueilli par quelques faibles applaudissements. «C’est une déception mesurée, explique Jean-Luc André, syndic de Yens. On aurait bien sûr préféré qu’Isabelle Moret soit élue, mais il faut reconnaitre que les deux autres candidats sont également très capables et nous sommes contents pour le Tessin qu’il soit de nouveau présent au Conseil fédéral.»
Pas de surprise
Dans la salle, les réactions étaient aussi assez modérées. «On espérait qu’Isabelle Moret soit élue car elle aurait représenté le canton de Vaud, qui est le plus grand de Suisse romande», déclare Fred Krähenbühl. Cependant, comme l’explique Eddy Jotterand, «au vu des sondages, personne n’est vraiment surpris par ce résultat».
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La déception de ne pas avoir une nouvelle femme au Conseil fédéral est peut-être l’élément qui est le plus revenu dans les conversations. «Cela aurait rétabli un peu la parité. Je trouve décevant que les journalistes aient parfois discriminé Isabelle Moret en la réduisant à son rôle de mère au lieu de s’intéresser davantage à ses qualités de politicienne. Cela lui a peut-être porté préjudice», pense Eric Bühler. «J’estime positif qu’une mère de famille ait des ambitions et puisse concilier vie professionnelle et familiale. Les enfants ne doivent pas être un frein pour une femme alors qu’ils ne le sont pas pour un homme», complète Lurdes Duarte. «Si Isabelle Moret avait été un homme, on lui aurait posé moins de questions sur sa famille, sur ses enfants et sur son divorce. Je considère injuste la manière dont les journalistes suisses allemands l’ont décrite», s’indigne également Maija Jotterand.
Convivialité
Au-delà de ces déconvenues, les personnes présentes – des retraités pour la plupart – ont toutes souligné le côté convivial d’une telle réunion. «Je trouve très plaisant et sympathique de pouvoir être ainsi tous ensemble pour échanger autour de l’actualité politique», raconte Eunika Rossi. Les citoyens peuvent par ailleurs se réjouir, car malgré la défaite d’Isabelle Moret, Jean-Luc André parle tout de même d’organiser dans le village, d’ici quelque temps, une autre réception en l’honneur du brillant parcours de la politicienne: «Isabelle Moret a encore un rôle à jouer et une grande carrière politique devant elle».
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