Ce 18 janvier, Tutu – que l’état civil avait enregistré sous le nom de Daniel Turin – aurait dû fêter son 83e anniversaire. Aurait dû... Car le train qui conduit dans l’au-delà s’est arrêté à la gare d’Etoy, malicieusement appelée «Le Tortillard», le 4 janvier. Tutu occupait depuis 1985 cette petite halte désaffectée comme telle lors de la construction de l’autoroute.
Issu d’une famille de cheminots, Tutu a 17 ans quand il emprunte aux CFF une voie professionnelle qui durera 45 ans et qui le conduira à la fonction de chef du mouvement à la gare de Lausanne. Syndicaliste, proche de Michel Béguelin – qui lui a rendu hommage lors de ses obsèques – Tutu assumera la présidence de la section des pensionnés vaudois du Syndicat des cheminots. Il s’investira au sein du Club Concordia qui, à La Barboleusaz, offre des camps de ski aux enfants de cheminots. Passionné de montagne et de ski, il donnera des cours aux gamins puis, l’âge venant, s’occupera de la subsistance.
Devenu Etierruz, Tutu siégera au Conseil communal. Retraité, il gérera la distribution des repas chauds à domicile à Etoy et à Buchillon sous les auspices de l’Entraide familiale. Vous avez dit dévoué?
«La chanson Les copains d’abord de Georges Brassens est très représentative de ce qu’était mon papa», confie Nathalie, fille de Tutu auquel Josette (décédée en mars 2018) avait aussi donné un fils, Michel. «Il aimait la vie, les gens, les copains...» Et des copains, Tutu en avait à ne plus savoir qu’en faire. Il les avait «recrutés» dans les milieux musicaux notamment. Accordéoniste avec Les Gais Matelots de Lausanne, Tutu a prêté sa voix de base à La Chorale des Cheminots puis, dès 1998, au chœur d’hommes La Concorde d’Etoy qui en fera son président d’honneur en reconnaissance des 11 années qu’il a passées à la tête d’une société aujourd’hui en veilleuse.
Percussionniste (cymbales et grosse caisse), Tutu a joué avec l’ensemble Concordiados et La Fanfare des Cheminots dont il fut aussi le secrétaire et le porte-drapeau. On l’a retrouvé dans les rangs des Cuivres du Talent issus de ce qui était autrefois la Fanfare des arrondissements militaires vaudois, à la Fanfare de vétérans vaudois enfin. Et pourtant les journées de Tutu n’avaient que 24 heures!
«Mes activités musicales et chorales me permettent de rester dans le coup et m’empêchent de m’avachir devant la télévision, confiait-il. Et tant à la chorale qu’aux fanfares, la troisième mi-temps, qui permet de cultiver l’amitié autour d’un verre, n’est pas la moins importante!» Tutu la cultive désormais avec les anges.
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